Sauvons la terre à Faubert (Châteauguay)
Quand il est question de la protection des milieux naturels dans le sud du Québec, on a malheureusement souvent l’impression de jouer sans arrêt dans le même film. Cette fois, il est question de la Terre à Faubert, à Châteauguay, une ancienne terre agricole qui représente maintenant le plus grand espace vert restant à Châteauguay et le seul espace vert du quartier. On retrouve, sur ce terrain de 28 hectares, un boisé et des milieux humides. Et, devinez-quoi ? Un promoteur souhaite y faire du développement résidentiel. La Ville dit que les citoyens pourront participer à l’élaboration du Plan particulier d’urbanisme (PPU), mais prévient qu’il y aura du développement résidentiel dans ce secteur d’une façon ou d’une autre. Le MARE et le BEC (Boisés et écologie Châteauguay), demandons pourtant depuis plusieurs mois à la ville de Châteauguay de procéder à une étude de caractérisation de l’ensemble de son territoire avant de continuer le développement résidentiel à l’aveugle. Cette demande, pour l’instant, n’a toujours pas été acceptée par le conseil. On continue donc de détruire les milieux naturels restants sans même connaître leur importance et leurs richesses. C’est « business as usual ! » Et l’engagement du Québec, lors de la COP 15 tenue à Montréal en décembre 2022 de protéger 30 % du territoire d’ici 2030 et de restaurer 30 % des écosystèmes dégradés ? On pensera à cela plus tard… C’est pourquoi le MARE a décidé de donner son appui au groupe citoyen « Sauvons la terre à Faubert ». Ce n’est que par la pression citoyenne que l’on pourra réellement parvenir à modifier nos vieilles façons de faire afin de placer la protection des écosystèmes au cœur des priorités. Ce groupe a d’ailleurs déposé, le 13 mai dernier, une pétition de plus de 3700 noms afin de demander la protection des boisés et milieux humides de la terre à Faubert. Il est encore temps, si vous le souhaitez, d’ajouter votre nom à cette pétition. |

Le MARE présent lors de la consultation publique
En mai dernier, le MARE donnait son appui au groupe citoyen de Châteauguay « Sauvons la Terre à Faubert« . une ancienne terre agricole qui représente maintenant le plus grand espace vert restant à Châteauguay et le seul espace vert du quartier. On retrouve, sur ce terrain de 28 hectares, un boisé et des milieux humides.
La Ville invite les citoyen.ne.s à participer à l’élaboration du Plan particulier d’urbanisme (PPU), mais prévient qu’il y aura du développement résidentiel dans ce secteur d’une façon ou d’une autre.
Le MARE et le BEC (Boisés et écologie Châteauguay), demandons pourtant depuis plusieurs mois à la ville de Châteauguay de procéder à une étude de caractérisation de l’ensemble de son territoire afin de cesser le développement résidentiel à l’aveugle.
C’est pourquoi le MARE était présent à la consultation publique du 20 juin, afin d’y déposer un document.
En voici des extraits :
« Pourquoi le MARE se soucie du développement résidentiel d’une ancienne terre agricole laissée à l’abandon ? Est-ce que les mouvements écologistes doivent toujours s’opposer à tout nouveau développement, qu’il soit résidentiel ou industriel, sans tenir compte de la crise du logement et des besoins de notre économie ?
En fait, ce que le MARE demande aux élu.e.s de tous les paliers gouvernementaux, c’est de tenir compte des avis scientifiques et d’arrêter de vouloir faire du développement économique de manière isolée sans tenir compte de la réalité des crises environnementales auxquelles nous faisons pourtant face.
Le MARE participe donc à la consultation citoyenne sur le développement de la Terre Faubert pour demander à la ville de Châteauguay d’adapter l’organisation de l’aménagement de son territoire afin de tenir compte des crises du climat et de la biodiversité et d’intensifier ses efforts de protection et de restauration des milieux naturels. Les recommandations que nous proposons à la ville de Châteauguay sont en harmonie avec celles émises par des groupes d’experts (GIEC, Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques (GEA) mandaté par le gouvernement du Québec afin de lui faire des recommandations) ainsi qu’avec les nouvelles OGAT(Orientations gouvernementales en aménagement du territoire) qui ont été publiées en mai 2024 et entreront en vigueur en décembre de cette année.
Nos trois recommandations sont les suivantes :
1) Caractériser l’ensemble de ses milieux naturels et semi-naturels afin d’établir une stratégie de conservation et de développement efficace.
2) Établir une cible de conservation représentative des différents types d’écosystèmes d’au moins 30 % du territoire et un plan de restauration de 30 % des écosystèmes dégradés.
3) Viser un objectif de zéro artificialisation des sols, et donc stopper la perte de milieux naturels et de terres agricoles. »
Manif pour la terre à Faubert en photos et destruction de la ferme 🙁
Une quarantaine de personnes ont répondu à l’appel de Sauvons la terre à Faubert, Boisés et écologie Châteauguay (BEC), SOS forêt Fernand-Seguin et À Châteauguay, quelle ville voulons-nous ?, et se sont réunies le 22 septembre 2024 afin de demander la protection de la terre à Faubert et des bâtiments témoignant du passé agricole de cette terre. Pour plus de détails sur la terre à Faubert, cliquez ICI.
Bravo à tou.te.s pour cette belle mobilisation.


Malheureusement, ce rassemblement ne semble pas avoir convaincu, pour l’instant, les élu.e.s de Châteauguay de modifier leur approche dans ce dossier. En effet, dès le lendemain, la machinerie était sur les lieux pour procéder à la destruction des bâtiments de ferme. Le ministère de la Culture et des Communications avait pourtant reconnu leur intérêt patrimonial, même s’ils ne répondaient pas aux critères permettant un classement comme patrimoine culturel.
Le MARE continuera d’appuyer les groupes citoyens demandant la protection de la terre à Faubert, le plus grand espace vert restant à Châteauguay.

Lettre ouverte dans La Presse
Le BEC (Boisés et écologie Châteauguay), À Châteauguay, quelle ville voulons-nous ? ainsi que SOS Forêt Fernand Seguin, 3 groupes citoyens, ont signé dans La Presse du 11 novembre, avec l’appui de plusieurs cosignataires dont le MARE, une lettre ouverte : « Projet immobilier à Châteauguay : Un exemple parfait de ce qu’il ne faut plus faire! «
On y fait un résumé efficace des nombreuses incohérences entourant le PPU (Projet particulier d’urbanisme) qui met en danger la Terre à Faubert, le plus grand espace vert restant à Châteauguay.
La demande est claire : « La Ville de Châteauguay doit passer de la parole aux actes et prêcher par l’exemple. Elle doit prioriser la construction des nouveaux logements (avec un nombre non négligeable de logements sociaux) dans les secteurs déjà existants et près du transport collectif, et protéger dès maintenant du développement tous les milieux naturels et agricoles sur son territoire, y compris sur la terre à Faubert.«

Le BEC en Cour Supérieure pour protéger la Terre à Faubert
Boisés et écologie Châteauguay (le BEC), membre actif du Réseau de protection des milieux naturels du MARE, est maintenant passé à l’étape suivante pour protéger la Terre à Faubert : une action en Cour Supérieure.
Voici des extraits du communiqué de presse du 19 décembre 2024.
« Boisés et écologie – Châteauguay (BEC), un OSBL environnemental de Châteauguay, et deux citoyens, contestent en Cour Supérieure du Québec la validité des règlements municipaux adoptés pour la réalisation du Plan particulier d’urbanisme (PPU) pour la terre à Faubert.
Le BEC et les citoyens demandent « à la Cour de déclarer et juger nuls les Règlements et d’émettre les injonctions appropriées à l’égard de la défenderesse », et de stopper tout acte,
émission de permis ou autorisation par la Ville concernant le projet de développement qui ne serait pas « conforme à la Loi sur la Qualité de l’Environnement (LEQ) et à la règlementation municipale en vigueur, adoptée en respectant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU).
Les citoyens estiment que d’écarter d’emblée le processus du Plan d’aménagement d’ensemble (PAE) auquel était soumis le promoteur propriétaire pour favoriser le processus de PPU a sapé le droit des citoyens à se prononcer par processus référendaire.«
